Voix ! Une vibration de l’air remonte de la trachée, taquine le larynx, titille les cordes vocales, joue avec le pharynx, et c’est la mise en bouche du son de ma voix… Une bonne ventilation respiratoire lui est essentielle. Il devient alors possible de donner de la voix sans la casser, de la poser même, en l’ayant chauffée avant de la servir.
J’apprécie les comédiens, les choristes, les orateurs capables de porter leur voix souvent très loin, tout en la gardant stable, et la modulant à souhait, sans avoir à la forcer.
Nous aurions intérêt de nos jours à redonner ses lettres de noblesse à l’oralité, au travail de la voix et de notre posture pour la porter « à haute et intelligible voix », disait mon prof de rhétorique.  A l’heure où l’image règne en maitre, trop souvent au détriment du texte et de sa déclamation, et alors que tout le monde sait qu’un texte n’est bien écrit que s’il peut se dire bien, il serait bon d’afficher au fronton de nos établissements scolaires, ce passage de Nicolas Boileau datant de 350 ans :

Avant donc que d’écrire, apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L’expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Sans la langue, en un mot, l’auteur le plus divin
Est toujours, quoi qu’il fasse, un méchant écrivain.

J’ai donc été ravi d’apprendre, qu’au baccalauréat, à l’instar de nos voisins transalpins, un grand oral remplacerait bientôt quelques épreuves écrites. Bonne idée. Imaginez ! Des députés qui, dans l’hémicycle, sauront parler bien, sans micro, sans papier en regardant l’assistance !

J’ai chauffé ma voix pour deux minutes : il donc temps pour moi, de rendre le micro.

Photo : D’une seule voix ! Les empereurs !  Cliché réalisé en Terre Adélie  © Samuel Blanc