Obsolescence

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Obsolescence

Obsolescence. Je trouve ce mot très seyant et fin en bouche. Je ne serai pas surpris qu’il puisse faire partie de ces mots-gymnastique que peuvent utiliser les femmes et hommes de radio ainsi que les comédiens pour chauffer leur voix. Obsolescence !  Comme le définit le dictionnaire : fait de se périmer, devenir désuet, et casser après une certaine durée.
Et sauf erreur de ma part, nous sommes tous en situation d’obsolescence : nous allons nous périmer, devenir désuet et casser après une certaine durée. Bizarrement cette obsolescence-là me pose moins de questions que celle insidieusement programmée dans mon imprimante, ma machine à laver, mon portable, ma voiture, et mon compteur électrique dit intelligent…
Car j’ai les moyens de me réparer, me remonter sans tout démonter, me rafistoler, me redonner de l’envie. Je peux même aller chez le réparateur de mon choix pour mettre un peu d’huile dans les rouages. Je peux chiner jusqu’à trouver la pièce de rechange dont on me dit qu’elle ne se fait plus, remettre la main sur le mode d’emploi mal écrit et trop petit…
J’aime fréquenter ces gens, ces petits ateliers associatifs qui font de la maintenance, de la prévention, de la récupération, de la réparation et tentent de freiner la gabegie du tout-à-la-déchetterie comme tout-à-l’égout du commerce.
J’aime les gens, sportifs ou pas, qui prennent sur eux pour continuer à marcher, courir, grimper, réfléchir, s’exprimer, bien que leur machine ne soit plus neuve, hors garantie et fâcheusement déclarée obsolescente…
Bonnes résolutions de nouvelle année : ne pas laisser l’obsolescence me rendre bientôt obsolète. Non mais ! Vite ! Les mains dans le cambouis de ma vie pour que le jour où je serai rendu à mon éternel Créateur, je n’aie aucun regret et, pourquoi pas, ses félicitations !

Photo : Lion de mer de Steller en mer d’Okhotsk (Russie) © Samuel Blanc

  1. Que j’aime entendre de tels propos, « l’obsolescence » si nos machines quelles qu’elles soient deviennent obsolètes; nous humains ne le deviendrons jamais ; je fréquente également ce genre de petits mécaniciens du corps qui s’ingénient à nous remettre sur pied sans toujours faire appel à la grande pharmacopée industrielle et à la surconsommation en tout genre. merci Pierre et Samuel pour ce lion de mer qui a l’air bien pacifique.

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