Trois fois rien

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Au plaisir de vous retrouver pour un billet de rentrée. Les billets seront de temps à autre en vidéo, mais le format reste le même, et le rythme à venir suivra, au fil de l’eau, celui de mon humeur vagabonde…

Ce matin, j’ai l’humeur à ne rien faire. Et je me dis que c’est déjà quelque chose ! Comme ces artisans, ces artistes, qui avec rien – une casserole rouillée, une roue de bicyclette voilée, une branche morte torsadée, un morceau de tissu délaissé, une couleur délavée- vous font, en un tour de main, une petite œuvre d’art qui redonne une âme et des couleurs aux objets délaissés ou abandonnés.
Quand il est devenu ordinaire de courir au toujours-plus, je m’aperçois de plus en plus que les petits riens ouvrent souvent à l’extra-ordinaire du toujours mieux. Petits riens deviendront grands, de n’être pas grand-chose ! La vie en est heureusement « farcie », comme a pu l’être ce matin dans le bus, cet instantané d’un sourire d’enfant qui câline son doudou sur le trajet de l’école à côté de son grand frère attentionné et rassurant ; ou encore hier soir cette lumière orangée-rouge du soleil couchant sur la face ouest du Néron.
Et si, d’aventure, un petit vau-rien n’est pas grand-chose, il est parfois une chose réputée grande qui ne vaut rien non plus…
J’aime me caler sur un artiste jongleur des mots, Raymond Devos disant :
« Un rien, ce n’est pas rien puisqu’on peut encore le soustraire ». Et de poursuivre sa démonstration en avouant que « rien moins rien, étant égal à moins que rien, on peut en déduire que rien est encore quelque chose ! »… D’ailleurs -multiplication oblige- tout le monde sait bien « qu’ Une fois rien… c’est rien. Deux fois rien… pas grand-chose. Mais alors, Trois fois rien !…Avec trois fois rien… on peut déjà s’acheter quelque chose. Et pour pas cher.» concluait l’artiste.
Vous êtes autorisés, avec mon billet de rentrée de trois-fois-rien, à me traiter de vaurien… Qu’importe en fait, qu’un « petit vaut-rien » ne soit pas grand-chose, quand sourire un instant dans une période un tantinet triste, peut à coup sûr rapporter gros…
Et voilà l’automne, au moins. Et ça, ce n’est pas rien !

  1. ça fait plaisir de revoir et relire « les billets », et surtout que l’humeur reste vagabonde! Avec Raymond Devos en plus! Même si cela ne parait pas grand chose….Merci

  2. Contente de te retrouver avec trois fois rien ; Raymond Devos le disait si bien ; j’arrive tout juste de notre Vercors ce qui n’est pas rien !

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