A deux mains

0
A deux mains

Au lendemain de ce week-end pascal, il me faut reprendre la main. Parlons-en, de la main ! Certains l’ont heureuse, lourde, courante, d’autres l’ont verte, ou même baladeuse… Il est possible de la serrer, la demander -la main-, ou même la forcer, la tendre et la lui mettre sur la figure… J’écoutais récemment un historien de la philosophie et des sciences, rappeler que, dans l’évolution des humains la main assure une bonne part du développement de notre cerveau. Comme si notre cerveau, pour se développer, devait être en de bonnes mains ! Et de s’élever en faux contre la dépréciation ambiante du manuel. La société porte si peu aux nues, les gens dont on dit pourtant qu’ils ont de l’or dans les mains. Nos artisans : boulangers, mécaniciens, électriciens et autres menuisiers. Nos artistes : peintres, musiciens, marionnettistes, sculpteurs, poètes… Je remarque d’ailleurs que les gens doués de leurs mains –l’expression est déjà révélatrice !–me sont toujours de compagnie agréable. En un tour de main, justement, ils ont la solution du problème. Avec eux, ce qui m’a paru un temps si compliqué, devient subitement simple et accessible. Formidables, nos mains ! Elles trahissent ou révèlent la légèreté comme la compétence, le trac comme l’assurance, le mensonge comme la vérité. Elles remplacent parfois la voix qui nous manque ou viennent la surligner, concentrent notre attention, cachent nos larmes, élèvent nos capacités intellectuelles à comprendre… Et aujourd’hui, bonne Fête à tous les Parfait ! … Le 18 avril 850 à Cordoue, cet intellectuel génial paya de sa vie un exposé qu’on lui avait demandé sur les différences entre le Coran et la Bible… Il se prénommait : Parfait.

Photo : pétrel des neiges, Antarctique © Samuel Blanc

Poster un commentaire