En cours de philo…

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En cours de philo…

Le professeur de philo sort de sa poche un billet de cinquante euros et demande à ses élèves : « qui aimerait avoir ce billet ? ». Évidemment les mains se lèvent. Et le prof se met à chiffonner le billet. Question : « voulez-vous encore ce billet ? » Même réponse unanime.
Puis il jette à terre dans la salle de cours le billet froissé, saute dessus à pieds joints et repose sa question. Toutes les mains sont levées pour recevoir le billet piétiné. Connaissant leur prof, les élèves se demandent cependant où il veut bien en venir. Il leur donne quinze minutes pour rédiger à chaud leur analyse.
Si d’aucuns en viennent à louer les services de la Banque de France pour la qualité du papier du billet de cinquante euros (ceux-là ont leur avenir dans la finance plus que dans la philo ou même comme billettiste à la radio !), d’autres s’épancheront sur la liberté que l’on peut mettre à toutes les sauces, surtout quand on en dispose sans même s’en rendre compte. Mais une copie retiendra l’attention du professeur.
En quelques lignes, l’élève argumente. Peu importe finalement ce que je fais avec ce billet, je veux bien le conserver, car sa valeur n’a pas changé. Il vaut toujours cinquante euros. Et moi qui suis souvent rejeté, froissé, et  parfois piétiné par l’arrogance de mes camarades ou la suffisance du monde, même les jours où je suis moins à mon meilleur, au point d’avoir l’impression que je ne vaux plus rien, je garde la même valeur inchangée aux yeux des personnes qui m’aiment vraiment.
Et on dit que la philo, c’est difficile !

Photo : icebergs en péninsule Antarctique © Samuel Blanc

  1. Philosophiquement parlant, c’est bien !
    Et quand tous les liens sont rompus, l’exclusion totale, la solitude immense, plus personne qui donne un signe d’amour,…? Dur, dur ! Qui va enfin me dire que je vaux encore « 50 »…

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