Galette

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Galette

On dit qu’ils étaient trois. Le plus âgé Melchior, de l’or dans les mains. Le plus jeune, Gaspard, jeune thuriféraire de service. Le troisième, Balthazar, noir de peau, visant la myrrhe.
Des rois mages à la galette des rois, il n’y a qu’un pas en ce 6 janvier, que le principe de laïcité va m’autoriser à franchir, puisque la galette existe depuis huit siècles et que personne n’est exclu de la galette ce jour-là pour un motif religieux, politique, sexiste, ou de rang social…
Dans l’antiquité romaine on célébrait déjà, en cette période du solstice d’hiver, la fête des Saturnales. Souvent orgiaques, elles furent très populaires, en ce qu’elles renversaient l’ordre hiérarchique des hommes de façon parodique et provisoire : l’autorité des maîtres sur les esclaves était suspendue…les exécutions interdites…, le chômage volontaire, laïc, gratuit et obligatoire…, les tribunaux et les écoles en vacances…
Voilà donc que, trouvant le haricot blanc ou le pois chiche dans une galette, je suis nommé roi d’un jour, autorisé par le sort à dicter ma loi : Le plus faible est couronné roi. Le larbin ne passe plus la serpillère, pas plus que la cuisinière ne se lève de table. La femme est respectée partout. L’humour est remboursé. Les amoureux ont accès aux bancs publics…et on trouve en quelques heures en Savoie des milliers de places d’hébergement pour les sans-abri qui ne peuvent partir au ski…
Hélas ! Le mage est roi éphémère ; la galette parodie ! Demain verra l’ordre rétabli ! Non mais, quand même !

Photo : pénsées © Claude Villard

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