Me voilà planté ! Oui, je sais ! Pas très français ! Planté par ma messagerie électronique qui ne reçoit et n’émet plus aucun message, ce qui est quand même le minimum requis d’une messagerie. Contacté au téléphone, mon réparateur attitré en informatique -docteur es plantage- me confirme que « le logiciel a dû planter ». A noter que nos amis suisses utilisent délicieusement le mot plantage pour parler d’un jardin potager : ce qui en cette période printanière me parait plus poétique sinon approprié. Quant à rajouter que ma messagerie est peut-être  « naze » : je trouve le diagnostic plutôt rédhibitoire et offensant.  Je me rends illico-dico vérifier d’abord, si « planté et naze » existent bien dans la langue de Molière… Le Petit Robert et le Petit Larousse –pourquoi Petits d’ailleurs !- sont unanimes : « planté et naze « , ça se dit…
Planté !  Mettre en terre un tubercule ; planter là un casse-pied ; planter ma voiture contre un mur ; rester planté comme un piquet… ou encore, être victime d’une foirade.  Sympa la foirade ! En tout cas moins humiliant pour ma messagerie qu’un vulgaire plantage…
Pour Naze ! Robert et Larousse ont le nez creux, me proposant « naze » avec un S ou avec un Z, et donc le choix entre le substantif et l’adjectif. Ma messagerie, serait donc cassée, voire stupide, ou très fatiguée, à moins que ce ne soient les trois à la fois ! Et voilà une journée sans messagerie ! Mais je vais avoir la paix… D’ailleurs nous fêtons aujourd’hui Irène ? Et « Eiréné », en grec, signifie : la paix !

Photo : poussin de manchot Adélie, Antarctique © Samuel Blanc