Lumière

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Lumière

Lumière de mi-décembre avec cette « lettre d’adieu à ses amis » écrite par Gabriel Garcia-Marquez quelque temps avant de partir : « Si pour un moment Dieu pouvait oublier que je suis une marionnette de chiffon et me donner en cadeau une parcelle de vie, j’en profiterais le plus possible. Je donnerais une valeur aux choses non pas pour ce qu’elles représentent mais plutôt pour ce qu’elles signifient. Aux hommes, je leur prouverais combien ils se trompent en pensant qu’ils cessent d’être amoureux en vieillissant, sans savoir qu’ils vieillissent quand ils cessent d’être amoureux. A un enfant, je lui donnerais des ailes, mais le laisserais apprendre à voler tout seul. Aux vieux, je leur apprendrais que la mort ne vient pas avec la vieillesse, mais plutôt avec l’oubli. J’ai tant appris de vous les hommes ; j’ai appris que tout le monde veut vivre au sommet de la montagne, sans savoir que le vrai bonheur est dans la manière de l’escalader. J’ai appris que lorsqu’un nouveau-né serre pour la première fois de sa petite main le doigt de son père, il le garde attrapé pour toujours. J’ai appris qu’un homme a seulement le droit d’en regarder un autre en bas quand il faut l’aider à se relever. Si je savais que ce sont les dernières minutes que je te vois, je te dirais «je t’aime » et j’ignorerais, honteusement, que tu le sais déjà… »

Photo : iceberg au Groenland © Samuel Blanc

  1. Très beau, oui… et de nous l’avoir fait partager.
    Je me demandais aussi pourquoi en vieillissant j’avais envie de revoir d’anciennes connaissances + ou – distantes à cause de nos parcours différents? La clef est peut-être dans ce texte: on a fait un bout de route ensemble, on s’est apprécié, une amitié est née, qui ne s’est pas éteinte.
    Alors « je vous aime »… mais on aura encore le temps de se revoir, j’espère!

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