Tant pis !

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Tant pis !

« Le rire c’est comme les essuie-glaces, ça n’arrête pas la pluie, mais ca permet d’avancer ». Pour des chercheurs très sérieux (ce qui est un pléonasme ou un oxymore, selon votre envie) nous n’avons aucune chance de mourir de rire comme l’on dit. Mourir de sérieux : oui. Je vous passe les explications techniques : le massage des côtes, l’animation du diaphragme et donc l’augmentation de la capacité respiratoire. Tout le monde sait également qu’il faut trente muscles pour assurer l’expression d’un visage triste, quand il en suffit de dix-sept pour rire. Zygomatiquement parlant, faire la gueule représente donc un véritable gâchis… Le zygomatique étant ce muscle qui, comme son nom ne l’indique pas, vous arrive en pleine figure histoire de rire. Alors tant pis ! Tant pis, si rien ne me porte tellement à rire en ce moment. Si le cœur n’y est pas aujourd’hui. Si les nouvelles sont loin d’être bonnes. Si la nuit a été aussi agitée que la contre-visite de mon contrôle technique. Si, bien qu’aimant beaucoup le sport, je constate que c’est plus facile de remplir des stades payants que des bibliothèques gratuites. Tant pis, si j’ai parfois un complexe en tant que bricoleur, oubliant que, comme on dit, « l’arche de Noé a été bâtie par un amateur et le Titanic par des professionnels »… Tant pis, si j’oublie qu’enfant j’ai ri trois cents fois par jour ; et adulte seulement une vingtaine de fois par jour. Le rire c’est comme les essuie-glaces, ça n’arrête pas la pluie, mais ça permet d’avancer.

Photo : aigle de Steller, Russie © Samuel Blanc

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