Froid

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Froid

Un ami qui nous écoute chaque semaine depuis New Delhi, m’a sollicité pour lui écrire un billet sur le froid. Il doit savoir que j’ai rarement froid aux yeux, et que mes racines alpino-dauphinoises, caressées par la bise plutôt génépi du massif du Taillefer faisant la pige à celle plus bouffette de l’Obiou m’ont appris à composer avec les frimats. Ce qui peut faire froid dans le dos…
J’entends dire que le froid est l’inverse du chaud. Que nenni ! Je suis plus facilement chaud quand il fait froid que froid quand il fait chaud…
Animal à sang chaud, j’ai même appris durant mes années d’urgence dans les ambulances du Samu à garder mon sang froid, ce qui rassure beaucoup les gens en détresse. Et de plus, personne ne met en doute que le froid conserve.
Si manger chaud un plat congelé n’est plus une prouesse mais seulement une erreur, à l’inverse, manger froid un plat chaud est assez courant. Ce qui justifierait alors la chaîne du froid…
Et puis, chapeau bas devant les animaux hibernants ! Hétérothermes, ils diminuent leur température corporelle pour faire des économies d’énergie afin d’affronter la nuit hivernale, la détresse alimentaire, et assurer la survie de l’espèce.
Je me souviens d’une nuit de bivouac infernale – blizzardement froide quand l’enfer est chaud – ne sentant plus mes doigts de pieds. Mon compagnon d’aventure, au duvet et à l’humour aussi molletonnés l’un que l’autre, m’avait fait remarqué que c’était une chance… Son explication au cœur de la nuit dans notre trou de neige est venu jeter un froid. Selon lui, quand on ne sent plus SES pieds, on ne sent plus DES pieds non plus…
Depuis, nous sommes en froid.
Reste à rompre la glace entre nous !

Photo : Antarctique Iceberg © photo Samuel Blanc

  1. Merci beaucoup et bravo Pierre ainsi qu’à Samuel pour ces photos toujours aussi belles !
    Ici, à Delhi, il fait encore entre 25° et 30° et le froid nous manque.
    Je te ferais par de ma réaction à froid.
    A chaud, comme Nicolas, ça m’a fait bien rire aussi.
    Bien amicalement à toi et ta famille

    Hugues, l’ami de Delhi 🙂

  2. L’air frais, même très frais, de nos montagnes est quand même plus vivifiant que l’air de Delhi. Il vaut mieux avoir la goutte au nez, même glacée, que le  » filtre »sur le nez et la bouche pour se protéger de la pollution. Une chance… mais précaire si on n’y prend garde.

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