Désappointé

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Désappointé

Plutôt privilégié dans cette traversée d’urgence sanitaire, j’ai pu rester d’humeur positive et, je pense, raison garder. Pourtant, au risque de perdre un peu de ma faconde, je dois vous avouer quelques désappointements.
Désappointé. Le confinement choisi par nos dirigeants -non retenu par d’autres pays comme la Corée du Sud tout aussi performante- a pu aider chez nous nos soignants et nos hôpitaux. Ce ne fut pas sans mettre à mal les liens sociaux dont on sait l’importance pour la santé et notamment les plus fragiles. Nos Ehpad l’ont d’ailleurs tragiquement vérifié…
Désappointé. La parole publique, scientifique et politique, nous a menti. Pas de masques, pas de tests… Donc déclarés officiellement inutiles ! Pour être plus tard recommandés, voire obligatoires…
Désappointé. Tant il est vrai qu’il est difficile d’infléchir une décision dès lors que la peur est installée. Dilemme éthique connu lorsque cette peur est doublée d’une responsabilité personnelle envers autrui et les personnes à risques.
Désappointé. Faillite des médias pour la plupart sous dépendance des États ou de quelques milliardaires bien intentionnés. Nous irons chercher l’information ailleurs.
Désappointé. De savoir qu’Amazon, Google et Facebook ont été les grands profiteurs de la crise sanitaire. Ils pourront mieux s’occuper maintenant de la crise économique.
Désappointé. D’apprendre que nous venons de confier à une société américaine ‘Bain et Cie’ la gestion de notre sortie de crise. Et nos saint-cyriens reconnus compétents ?
Désappointé. Un médicament mondialement connu et prescrit, vient soudainement allonger la liste des « espèces nuisibles » françaises. Silence radio du monde médical.
Désappointé. Une distanciation physique nommée abusivement sociale. Elle est où l’Académie française ?
J’admets que l’on ne sache pas tout, ni tout de suite. Que l’on hésite un temps et puisse même se tromper face à des décisions collectives lourdes. Que tout n’est pas facile quand on est aux manettes. Mais je suis désappointé de réaliser à quel point la parole publique a failli.
Là voilà gravement grippée…

Photo : « Même pas peur ! » ours polaires sur la banquise au Spitzberg © Samuel Blanc

  1. Désappointement et grande confusion, car trop de structures qui se superposent pour « placer » du monde, trop de responsables qui ne le sont pas, trop de paroles qui meublent mais sans authenticité, souvent contradictoires, trop de « m’as-tu vu » qui ont des opinions sur tout, trop de précipitations médiatiques plus anxiogènes qu’exhaustives… Dur! Dur! de ne pas se sentir manipulé.

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