Et maintenant ?

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Et maintenant ?

Je boucle ce billet au moment où tombent les résultats des régionales. Afin d’échapper à l’écoute des commentaires insipides, je choisis sur mon écran télé la énième rediffusion des « tontons flingueurs ». J’en ai assez d’entendre les mêmes phrases servies au micro-onde depuis des lustres après chaque élection pour nous démontrer quon aurait pu gagner si on n’avait pas perdu, et même perdre si on n’avait pas gagné à ne rien perdre…
J’en ai assez, par mon vote corrigé des variations saisonnières de l’abstention, de vous gratifier du plaisir à vous étriper sur les fauteuils souvent désertés de vos assemblées, à cumuler vos indemnités, et préparer déjà les prochaines élections. J’en ai assez que vous n’ayez toujours pas compris qu’à ne rien entendre de nous, on ne veut plus vous entendre, nous.
Je rêve de cette « insurrection des consciences » que d’aucuns commencent à organiser, pour faire naître un nouvel espace citoyen, hors les clivages et autres stratégies politiciennes.
Je rêve de vous voir diminuer de moitié, en nombre et en indemnités.
Je rêve d’avoir quelques représentants, non pas élus mais tirés au sort comme les jurys d’assise, à l’image de certains pays, telle l’Islande.
Ancien maire heureux de mon petit village de Chartreuse, je rêve de croiser encore des gens admirables, souvent des élus d’ailleurs, portés par la passion de la « res publica », soucieux de l’avenir de nos enfants sur la planète.
C’est alors que tombe, dans le film de ce dimanche soir électoral, ce commentaire aviné de l’un des frères Volfoni, un verre de jus de pomme à la main : «…Vous avez beau dire !… y a pas seulement que d’la pomme ! ».

Photo : ours polaire, Spitzberg © Samuel Blanc

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