Et les voilà qui causent ! Sur le plateau : la madame-justice de la chaine, le monsieur-réfèrent attentats, le spécialiste du truc, le chercheur es machin, la rédactrice en chef, le journaliste en direct du 28 rue St Glinglin, la représentante d’un parti politique machin-truc sautant sur l’occasion… Bref ! Tout le monde est là : un fiché S vient de commettre un attentat. Il a été abattu lors de l’assaut final. Et -cerise sur le gâteau- en fond d’écran : sa photo. Il a droit à l’affichage de son nom, son âge, son parcours, son adresse, sa copine, ses fréquentations et pourquoi pas ses mensurations, son QI, la couleur de son pyjama, son dernier vaccin contre la rougeole… !
Journaliste est un beau métier ! Mais en arriver là, me sidère. Si la simple déontologie journalistique n’est pas foutue de faire le ménage en ôtant de nos écrans la photo et le pédigrée d’un terroriste qui ne demande que ça en termes d’audience,… pourquoi le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel n’intervient-il pas ? Il est chargé (je cite) : « de veiller à l’exercice de la liberté de communication audio-visuelle en France ». Si nous disposons de celle de fermer notre télé, demandons-lui aussi la liberté de ne pas avoir sous les yeux en boucle la photo d’un terroriste avéré.
Heureusement ! Nous avons eu droit au visage du colonel de gendarmerie, énième figure de notre résistance citoyenne. Les héros de notre histoire nationale, communale, villageoise, associative, syndicale, familiale ne manquent pas. Et souvent -eux ou leur famille- choisissent l’anonymat en s’excusant presque d’occuper le devant de la scène.
Et c’est bien ce qui nous fait résister durablement à la barbarie depuis la nuit des temps.
Photo : bœuf musqué en Tchoukokta, Extrême-Orient Russe © Samuel Blanc
Tout est dit ; j’ai connu il y a très longtemps une gamine qui allait au collège avec une lame de rasoir dans sa chaussette pour défendre les plus faibles ; une fille de chez nous et ce n’était pas une terroriste pourtant : où commence et se termine le terrorisme ?
Bravo et merci Pierre d’exprimer si bien ce que je partage entièrement avec toi… Mais malheureusement le sensationnel est toujours plus « vendeur » que le discret et il y a toujours preneur.
Continue tes billets qui m’intéressent toujours.
Bien amicalement,
Hé Oui…
Oui Pierre ça me choque aussi et tu renforces ce que je dis depuis longtemps les grands médias font-ils de la véritable information objective ou simplement des scoops qui attirent une certaine population avide de sensations et de polémiques ? Un exemple lors d’une manifestation de retraité un journaliste de France 2 n’a trouvé à interviewer qu’ une personne ayant 2400 euros de retraite si ce n’est pas volontairement pour attiser des rancœurs contre les têtes blanches faudrait qu’il m’explique son choix ou celui qu’on lui a demandé de retenir!!! Aujourd’hui j’entends des médias ayant déjà pris position par leurs déclarations pour une frappe en Syrie et dans quelques heures ce sera un sondage… qui est pour? LA VIOLENCE N’ARRÊTE PAS LA VIOLENCE bien au contraire ça l’attise! Il faut bien faire la différence avec la légitime défense. Le président OBAMA s’était bien exprimé sur ce problème en privilégiant le dialogue.
Alors les médias faites de la bonne information et non des scoops ou de la manipulation.
Eh oui! Il y a les vrais et les faux héros… Nous sommes effectivement manipulés, le concurrentiel crée un état d’esprit, à y perdre son âme.