La fameuse page d’écriture de Jacques Prévert. Dite sur une fantaisie flûte et piano de Claudi Arimany.… « Deux et deux quatre. Quatre et quatre huit. Huit et huit font seize… Répétez ! dit le maître. Deux et deux quatre. Quatre et quatre huit. Huit et huit font seize… Mais voilà l’oiseau-lyre qui passe dans le ciel. L’enfant le voit, l’enfant l’entend, l’enfant l’appelle : sauve-moi, joue avec moi ! Oiseau !… Alors l’oiseau descend et joue avec l’enfant Deux et deux quatre… Répétez ! dit le maître. Et l’enfant joue, l’oiseau joue avec lui… Quatre et quatre, huit. Huit et huit font seize. Et seize et seize, qu’est-ce qu’ils font ? Ils ne font rien seize et seize. Et surtout pas trente-deux de toute façon. Et ils s’en vont. Et l’enfant a caché l’oiseau dans son pupitre. Et tous les enfants entendent sa chanson. Et tous les enfants entendent la musique. Et huit et huit à leur tour s’en vont. Et quatre et quatre, et deux et deux à leur tour fichent le camp. Et un et un ne font ni une ni deux. Un à un s’en vont également. Et l’oiseau-lyre joue. Et l’enfant chante. Et le professeur crie : quand vous aurez fini de faire le pitre ! Mais tous les autres enfants écoutent la musique. Et les murs de la classe s’écroulent tranquillement. Et les vitres redeviennent sable. L’encre redevient eau. Les pupitres redeviennent arbres. La craie redevient falaise. Le porte-plume redevient oiseau. »…
Photo : macareux moine, Islande © Samuel Blanc