J’ai abandonné la bêche pour la grelinette. Pour le plus grand bonheur de mon jardin et de mon dos. J’en vois sourire dans les rangs qui pensent que cela m’a rendu un peu moins bêcheur ! Eh oui ! Je joue de la grelinette désormais, accompagné si possible par le rythme binaire du chant du Coucou. Un pur délice, croyez-moi ! Coucou ! Notre Cuculidé -c’est son nom de famille- fait partie de ces oiseaux que l’on entend plus facilement qu’on ne les voie. Par contre, si un jour je le rencontre, je lui adresserai un reproche : son infidélité de goujat. Car, si mes renseignements sont bons, je peux vous annoncer que le Coucou ne fait pas de nid ; il parasite celui des autres. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il prend la forêt pour son para-nid fiscal, mais il suffit d’interroger la pauvre Rousserole Effarvate (c’est son nom de fauvette) pour avoir confirmation : le coucou lui pique son nid régulièrement… Il n’empêche ! Jardiner avec une grelinette au rythme du coucou, sous le regard délabré de l’épouvantail à moineau du champ d’à côté, les clins d’œil bienveillants d’une vache en béatitude ruminatoire… voilà qui vous annonce le paradis à portée de mains ! En fait, on ne perçoit du Coucou que deux notes répétitives, alors que notre Cuculidé dispose de toute une palette de tonalités pour annoncer à qui veut l’entendre ses états d’âme printaniers. Dans la forêt lointaine, du haut de son grand chêne, on entend le coucou…
Photo : labbe de McCormick, Antarctique © Samuel Blanc
On dit aussi qu’il vaut mieux avoir de l’argent en poche quand on entend chanter le coucou… Mais je n’en ai jamais connu la raison ?
Peut-être que, comme le chant annonciateur du printemps et des beaux jours, les trois sous dans la poche sont annonciateurs de richesse ?
J’ai au moins appris ce qu’était une grelinette et si mon papa avait eu cet outil il n’aurait peut-être jamais connu la « ceinture flanelle »… toujours excellents ces billets. Merci.