La montagne a encore tué !… Titre à la Une le JT. Zut, à la fin ! Nul besoin d’être montagnard pour savoir que ce n’est pas la montagne qui tue, mais l’homme qui se tue en montagne… au prix de son inconscience, son manque de sagesse, sa suffisance ou tout bêtement la faute à pas de chance…
Un accident récent à entrainé la mort d’un alpiniste polonais et le sauvetage médiatisé de sa compagne. Attaquer en plein hiver, le Nanga Parbat, montagne du Pakistan à plus de 8 000 mètres dont 4000m de paroi de glaces et de rocher, est un choix. Le Larousse du plancher des vaches nous apprend que la conquête du Nanga Parbat est « une des plus tragiques de l’histoire de l’alpinisme ». La géopolitique pointe aussi cette zone servant de base arrière à des talibans au Cachemire indien (10 alpinistes y ont été massacrés en 2013).
Petit montagnard besogneux, je reconnais les aptitudes physiques et mentales indispensables pour le haut niveau. Pour autant je ne supporte plus ces sports dits de l’extrême, à la motivation souvent suicidaire ou infantile, à l’ego surdimensionné d’une carte de visite, à l’affût de l’objectif des caméras, et du fric des sponsors. Je l’admets d’autant moins lorsque, en cas de pépins, on feint de s’apercevoir qu’on n’a plus l’hélico-assurance-tous-risques aux miches, jusqu’à s’en prendre sans vergogne à la montagne elle-même, quand ce n’est pas aux secours prétendument mal organisés, voire aux us et coutumes des pays qui nous accueillent…Et s’il est vrai, Madame l’heureuse rescapée, que les secours pakistanais n’auraient pas voulu décoller parce-que c’était jour de prière… Il est où le problème ? Vous êtes là. Et comme tant d’autres, la montagne vous a sauvée.
On dit merci à qui ?
Photo : terre de la Reine Maud en Antarctique © Samuel Blanc