Il se la pète

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Il se la pète

L’opération s’est bien passée. Conseil du chirurgien à mon voisin de chambre : attendre tranquillement le retour des flatulences. Flatulences, flatulences ? Et moi de lui expliquer que le retour des flatulences, –comme celui du loup dans sa Chartreuse d’adoption- ça peut faire du bruit à défaut de sentir le gaz…
Le dictionnaire décrit en effet la flatulence comme : « une production de gaz gastro-intestinaux, provoquant des ballonnements, accumulés dans l’intestin ou l’estomac et expulsés hors du corps de façon volontaire ou involontaire par l’anus ou la bouche ».
Et voilà que mon voisin, qui ne manque pas de toupet, -tou-pet en un seul mot- me flatulence sous ses draps inhospitaliers un pet retentissant à faire pâlir la couche d’ozone et indisposer les amateurs de bleu du Vercors.
J’apprendrai plus tard que nous produisons en moyenne -et par jour- un litre de gaz en treize ou quinze occasions. Qu’il est composé, avec l’azote et l’oxygène, de méthane et d’hydrogène, -gaz inflammables, d’où l’expression « péter le feu »-, de dioxyde de carbone et parfois de certains gaz odorants sulfurés qui diffusent une odeur bien connue d’œuf pourri…
Quant au volet sonore du pet, j’ignore s’il fut traité par Marcel Prou(s)t. Mais nous savons que la sonorité d’un pet est fonction de l’ouverture du sphincter, combinée à la compression des fesses et à la vitesse du gaz propulsé.
Alors, ne me dites pas que je me la pète ou que j’ai un pet de travers… J’ai seulement la chance -et c’est déjà beaucoup- de péter la santé. Et, ce n’est pas du vent !

Photo : cormoran des îles Auckland © Samuel Blanc

  1. Continuons à lire des billets « de tous poils » ou « gratte-poils », « qui se la pètent » ou « banderillent », bien ou mal à propos, que sais-je…? Je veux bien rester dans la liste!
    Bonnes Fêtes de Noël à tous

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