Qu’il se gourât (du verbe : se gourer) ! Passe encore, mais que nous nous gourassions, alors là…Je ne voudrais pas que vous vous gourassiez sur mon compte, mais l’imparfait du subjonctif me plait à pimenter les phrases.
Non, c’est le verbe se gourer qui m’a bluffé. Je ne pensais pas le trouver, comme bluffer d’ailleurs, dans le dictionnaire !
A l’Académie Française, je passe alors un coup de fil. Le standardiste me corrige qui préfère : téléphoner. Et comme je me marre, lui, il rit et raccroche : c’était téléphoné…
Il n’était pas possible que j’en restasse là (Jean n’a rien à voir ici bien entendu !) … Bref ! Je tape à l’écran : Académie Française.fr., clique sur la rubrique « Dire, ne pas dire ». Clac, je tombe sur l’article d’un académicien, intitulé : « Ce n’est pas possible ! ». Eh bien ! Si… Accrochez-vos ceintures : extraits :
« … Au sens commun, le possible précède l’effectif et il le prépare à son passage à l’effectivité en attestant que sa définition ne se contredit pas selon les règles de notre entendement et donc qu’elle n’a rien d’impossible. Cette possibilité par non-contradiction se redouble d’ailleurs d’une autre possibilité… (Ah, quand même !)
Bref, l’événement accomplit son effectivité sans passer par la case préalable du possible. Non qu’il soit impossible, puisqu’il a bien franchi la porte d’entrée dans l’effectivité… » (Ouf ! j’ai eu peur !)
Je ne m’étais donc pas gouré. Et comme on dit en Suisse au canton de Vaud : « Pour sûr ! Voilà que ça yoyote dans la mansarde » …
Photo : arlequins plongeurs-iles Kouriles © Samuel Blanc
Dans le « Larousse » de mon enfance -il y a plus d’un demi siècle- le verbe « se gourer » existe bel et bien, de même que « gourance » ou « gourante » pour traduire populairement « l’erreur ».
Quant aux académiciens, » gens de lettre, savants ou artistes »,ils ont droit de faire qu’on ne comprenne pas mais pas de se gourer!
Nous voilà bien avancés!!!
Pourquoi faut-il que l’abstruse formulation de la problématique rende ésotérique sa conceptualisation ?