Un jour

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Un jour

Je suis tombé par hasard sur l’extrait d’une déclaration de Steve Jobs, cofondateur d’Apple. Nous sommes en 2003 : il vient d’apprendre qu’il est condamné- comme on dit-gravement malade. Il décède huit ans plus tard en 2011, à l’âge de 56 ans. Je cite : « Le fait de savoir que je vais mourir un jour est la chose la plus importante, et cela m’aide à prendre de grandes décisions. Parce que absolument tout -les attentes du monde, la fierté, la peur d’être gêné, ou même l’échec- toutes ces choses disparaissent avec la mort, et ne laissent place qu’au plus important. Se rappeler que l’on va mourir un jour est la meilleure manière que je connaisse pour éviter le piège, ce piège qui dit que l’on a quelque chose à perdre. Vous êtes nus, vous n’avez rien. Il n’y a aucune raison de ne pas suivre votre cœur. Rester curieux, rester naïf. »… Il est vrai -au risque de la facilité insipide d’une simple leçon de morale- qu’il est difficile de commenter des phrases comme celles-là : surtout si elles vous arrivent dans les moments pénibles de la séparation irréparable et douloureuse d’un être cher. Il y aurait donc bien un piège dans nos existences : celui de vivre en permanence comme si on avait quelque chose à perdre ! Doublé de celui de ranger la naïveté au rang des défauts qui n’en sont pas à l’image de la curiosité ou la gourmandise. Et de retrouver là, tous les grands penseurs de notre histoire humaine, nos prophètes de l’existence heureuse, nos contemplatifs à la vie sobre et silencieuse, jusqu’à nos amis les animaux dans leur instinct de survie. Sachant que je dois mourir un jour… j’ai la grande naïveté de vouloir vivre à plein tous les jours !

Photo : fou de bassan, Ecossee © Samuel Blanc

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