Bouseux

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Bouseux

(Avec la complicité amicale -en italique- de Nicolas Boutry, notre directeur d’antenne à RCF Isère)

– Vous seriez en droit, Nicolas, d’attendre d’un billettiste même amateur qu’il ne perde pas bêtement les deux petites minutes qui lui sont imparties sur cette antenne sérieuse.
– Je crains le pire !
– Heureusement que mes collègues chroniqueurs se chargent avec brio de l’actualité sociale, politique, économique, météorologique.
– Je vous sens un peu fiévreux…
– Oui ! Figurez-vous qu’en venant au studio dans le Gratianopolitain : c’est le tram !
– Gratianopolis, nom latin de Grenoble …
– Exact ! Je me suis fait traiter de bouseux.
– Non !
– Si, si… Je m’assieds face à un jeune cadre dynamique en dialogue avec son téléphone, très smart, donc un smartphone qui est à l’iPhone, comme vous le savez, ce que la coqueluche est à la quinte de toux !
– La même chose !
– Je lui dis bonjour. Pas de réponse. Normal ! Car, dans le Gratianopolitain, ils sont tous con-nec-tés ou presque. Et comme il faut être dé-con-nec-té, pour dé-con-ner avec son voisin !
– Je vous suis !
– C’est alors que j’ai cru bon sortir mon vieux Nokia à la coque fendue et scotchée ressemblant à une boite d’allumettes.
– Même qu’on peut l’ouvrir !
– Oui ! Mon jeune voisin me lance alors : « eh bien, celui-là, il a au moins fait la guerre ! »
– Parlant de votre téléphone, bien sûr !
– Bouseux ! Il m’a traité de bouseux ! Peine perdue à lui expliquer que son smart-machin-phone-truc inversait le Vercors et la Chartreuse selon le sens du tram, comme le Drac avec l’Isère et que le mâle de la vache n’est pas le bœuf, mais le… ?
– le taureau !
– Bravo Nicolas ! Puisque le bœuf est un taureau castré… Comme dit le proverbe : « ce serait au bœuf de se plaindre, alors que c’est la charrette qui fait du bruit ! » Bouseux, non mais !

Photo : macareux moines, Ecosse © Samuel Blanc

  1. Cette tête d’œuf fêlée qui se prend probablement pour ce qu’il n’est pas , du fond de son ignorance crasse d’apprenti énarque , ne sait pas le compliment qu’il t’a adressé ! C’est un joli nom bouseux ! Il fleure bon la nature de notre enfance . Quand par temps de pluie la bouse et la terre s’unissaient pour Être Terre ! Qu’il ne connaîtra probablement jamais…sauf à Disneyland !

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