De retour d’un raid à skis au Rimpfischorn et l’Alphubel (4200m) dans les Alpes valaisannes, nous faisons le crochet dans la ville la plus élevée d’Europe -Davos- pour déposer Aldo notre guide aussi cabossé et increvable que notre vieille Renault Dauphine. Impossible de passer inaperçus ! Nos bouilles chouette-effraie variante coquelicot, surlignées d’une barbe d’une semaine sans compter tout le barda entassé sur le toit de la caisse, suffisent à attirer l’attention d’un PV pour stationnement interdit, doublé d’un second pour défaut d’essuie-glace pour accrocher le PV !  Nous venions de comprendre qu’à Davos, canton des Grisons, il eût été préférable d’arriver en jet privé !
Comme les 300 participants au forum économique mondial, la semaine dernière…
Leur a-t-on rappelé que l’an prochain, le patrimoine cumulé des 1% les plus riches du monde va dépasser celui des 99% restants… ? Oui.
Constat pour le moins vertigineux ! Et dans ce cas, comme nous le rappelait notre guide italien au sommet du Rimphishorn, …« è péricoloso sporgersi »…N’est-ce pas mesdames et messieurs les dirigeants de ce monde ? è péricoloso : ne vous penchez pas trop !
Tout le monde sait que le vertige engendré par ce grand écart est le terreau le plus fertile des totalitarismes aveugles que l’on part ensuite combattre… Tout le monde ne sait pas, expliquent les économistes, que ces inégalités coûtent cher en points de croissance. Ce qui bat en brèche la thèse selon laquelle la lutte contre les inégalités freine le développement de l’économie. Alors, on attend quoi ? Le prochain Davos ?
Une riche collectionneuse davosienne nous avait proposé d’acheter notre vieille Dauphine…du montant de nos PV ! Nous avons préféré que notre Dauphine cabossée nous ramenât en Dauphiné.
Photo : macareux huppé, îles Kouriles  © Samuel Blanc