Samuel avait vingt ans !  Une salve de chevrotine l’a fauché sur un chemin des balcons de Belledonne. Un grand père, la conscience bien plombée, est devenu meurtrier, sans intention, bien sûr, de donner la mort. A l’entrée du chemin il y avait peut-être cette pancarte : « chasse en cours, soyons prudents ! » C’est qui le « on » ? Celui qui se balade sans fusil ou celui qui le porte ?
Une ville iséroise, paisible, où des gens du voyage se sont sédentarisés, comme on dit. Des scènes de casseurs, masqués de la cagoule du courage qui les caractérise. Un maire qui connaît bien les gens, remercie le préfet réputé humain et compétent. Des pompiers, des forces de l’ordre, maitres de leurs nerfs. Des habitants désemparés qui se font du souci pour leur bourgade. Et nos politicards qui viennent d’ailleurs, comme les casseurs, via les réseaux sociaux ou leur berline de fonction, souffler honteusement sur les flammes pour récupérer des suffrages empoisonnés.
Tu as rejoins, Samuel, la maman que tu pleurais depuis l’an dernier. Paix à toi. Paix à toi aussi, le grand père, meurtrier sans le vouloir, armé d’un fusil sans le pouvoir, danger public sans le savoir !
Quant à vous les politiques, les vrais ! Merci de ce que vous faites localement au plus près des gens, et pour le bien commun de votre cité !
Quant aux autres, retournez à vos pâtés électoraux parisiens et vos pelles de plage ! Mais nous, habitants du coin, nous nous garderons bien de vous prévenir lorsque la mer montera pour vous mettre sur le cul… au pied de vos châteaux de sable.

Photo : bouquetin des Alpes en Vanoise © Paul Boudin