Ça vaut le détour

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Ça vaut le détour

J’ai un peu le nez dans le guidon ce matin et, tel un cycliste au pied du col, je sens que la journée sera un peu raide. Comme un fait exprès, le premier qui me double est en retard : il court. M’explique qu’il n’a pas le temps, et encore moins celui de le rattraper ! M’a-t-il seulement vu ? En une minute de monologue sur son planning, ses projets, ses ennuis, il m’épuise et me plante là. Je le regarde s’éloigner. En fait il ne sait pas qu’il marche. Il se contente par réflexe de mettre un pas devant l’autre juste à point nommé pour éviter la chute.
Le second, un peu plus loin, s’annonce plus reposant. Je le dépasse. Lui, il a son temps. Et son temps, c’est le conditionnel : ce serait bien, si ; ce serait bien, mais ; ce serait bien, pourtant… En fait, lui aussi, m’épuise. Le sur-place est particulièrement fatigant. A pied et sur un vélo.
J’ai besoin d’une échappée –les vacances arrivent- comme une bouffée d’air indispensable au sortir de la tête de l’eau. Bouffée vitalisante entre le surplace anémiant et la gesticulation essoufflante.
Par chance et cadeau de la vie : la forêt habite à côté de chez moi.  Elle me permet de m’y engouffrer comme on rentre en soi-même. Elle me permet un détour, comme on se perd en chemin. Marcher vaut le détour, tous les marcheurs le savent…
Et comme l’écrit si bien le philosophe Christophe Lamoure : «  le détour est le chemin le plus riche et le plus désirable qui mène de soi à la vie. »
Mais, c’est sans détour, chers auditeurs, que je vous souhaite une bonne journée.

Photo : Tragopogon Pratensis © Perrine Blanc

  1. C’est l’avant-dernier et l’occasion de dire que, quel que soit le billet d’humeur, « tu n’y vas pas par quatre chemins ». C’est sans détour!
    Mais ça valait le détour… Les vacances sont méritées.
    Merci et bonnes vacances.

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