Madame, Monsieur le Député,
J’en conviens : il y a plus grave sur notre planète ! Mais le récent festival de cirque aux travées de l’Assemblée Nationale, me fait commettre une lettre que vous écouterez peut-être…
Je ne mets en doute ni votre intégrité personnelle, ni vos convictions ; pas plus que votre couleur politique pour ce qu’elle me sied ou au contraire me dérange, voire me débecte…
Mais j’ai retrouvé la semaine dernière dans l’hémicycle les matches de ma jeunesse aux airs de derby. Alors que lassé de la chienlit sur la pelouse, l’arbitre arrête la partie et confisque le ballon, les joueurs, eux, continuent de jouer ! Postures de règlements de compte à la récré. Index sur la couture de la consigne de vote de l’état major. Tropisme aux œillères formatées à voter Pour si l’autre venait à voter Contre, et inversement : la sainte alternance vous changeant de côté sur le terrain à la mi-temps, sans jamais ouvrir le jeu. Du ballon, on s’en tape, c’est d’ailleurs fait pour !… La représentation nationale -source d’indemnités (et là on ne tape pas !)- vous autorisera à émarger la feuille de match.
Ancien maire, modeste adepte du vivre ensemble, j’en ai marre de vos explications alambiquées justifiant que vous êtes Pour un texte en votant Contre, et peut-être même Contre en votant Pour, tout en ne votant pas, comme l’autre pomme d’en face  qui l’avait fait il y a six ans, juste pour vous embêter… Na !
Carton rouge ! Renvoi au vestiaire, au fronton duquel ce proverbe africain : lorsqu’on a un trou à sa culotte on ne monte pas au cocotier…
Salutations.

Photo : macareux cornus, Tchoukotka © Samuel Blanc