Coucou

3
Coucou

Bêcher son jardin d’avril au rythme du chant du coucou : un délice ! Deux notes identiques qui se font écho comme deux syllabes : cou-cou. Car il joue avec moi, le drôle ! Aussitôt que je pose la bêche, il cesse de chanter. Dès que je plante à nouveau la bêche, notre Cuculidé -c’est son nom de famille- relance son coucou binaire. Lui, m’observe. Moi, je n’ai jamais pu le voir.  Il fait partie de ces oiseaux qu’on entend plus facilement qu’on ne les voie. D’ailleurs quand on fait un petit coucou à quelqu’un, c’est bien pour lui dire qu’on aura plaisir à l’entendre, faute de le voir plus souvent.
Si un jour j’arrive à le rencontrer, je lui ferai un reproche : son infidélité, teintée de goujaterie. Volatile peut-être, mais sacrément volage ! Madame  et Monsieur Cuculidé ne font pas leur nid : ils parasitent celui des autres, à la manière d’un para-nid fiscal. Surtout celui de la pauvre Rousserole Effarvate. Est-ce pour son nid particulièrement élaboré ? Est-ce pour sa capacité vocale ? Cette fauvette paludicole, dispose en effet d’un des répertoires les plus variés et souvent empruntés à des collègues…
Bêcheur, et accompagné par le coucou : tel est mon jardin secret d’avril !
Cou-cou ! Simples notes familières ? Bien plus encore ! J’ai appris que notre oreille ne perçoit du coucou que deux notes, alors que notre cuculidé dispose de toute une palette de tonalités pour annoncer à qui veut l’entendre ses états d’âme printaniers.
Bêcheur ! Dans la forêt lointaine, on entend le coucou…du haut de son grand chêne, il répond au hibou : coucou…

Photo : manchots royaux, île Macquerie © Agnès Brenière

Poster un commentaire