Que je puisse mourir un jour ! Voilà une évidence pour le moins vitale. Mourir, oui !… Mais, mourir idiot ? Non. J’ai affiché sur mon réfrigérateur-comme pour jeter un froid en l’ouvrant- cette citation lumineuse nichée dans les Euphorismes de Grégoire : « ne pas vouloir mourir idiot, c’est avouer qu’on voudrait être éternel ».
Je n’y avais pas pensé ! Que voilà une perspective bienheureuse ! Je dispose donc d’un capital temps, pour peu que je veuille apprendre encore beaucoup de choses ! Par exemple, saviez-vous ?
… que la girafe peut nettoyer ses oreilles avec sa langue.
… que les fourmis s’étirent le matin en se réveillant.
… que personne n’est capable de se lécher le coude.
… que les brosses à dents bleues sont plus utilisées que les rouges.
… et qu’il m’est impossible d’éternuer les yeux ouverts.
Afin de ne pas mourir idiot -jouant sur le fait que ça me rendrait quelque peu éternel- je lui ai découvert une panoplie de synonymes. N’est-il point plus classe et savoureux de traiter mon meilleur ennemi de gourdiflot, branque, brindezingue, patafiot, paltoquet, glandu, foutriquet,… plutôt que d’idiot ?
Quand à vous qui m’écoutez, n’allez pas vous imaginer que je ne vous ai point vus à l’instant tenter furtivement de vous lécher le coude ?  Histoire de vérifier que je n’en raconte pas.
On peut lever le coude sans modération, se moucher du coude sans kleenex, jouer des coudes sans file d’attente… Mais se lécher le coude ?  Im-pos-sible ! Non mais ! Bande de paltoquets ! Vous me prenez vraiment pour un foutriquet, ou quoi ?

Photo : on se serre les coudes en Terre Adélie ! © Samuel Blanc