Mexiqu’eau !

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Mexiqu’eau !

Un article du quotidien de l’écologie Reporterre m’apprend que le mexicain n’est pas seulement le roi du sombrero, mais aussi celui de la petite bouteille de boisson gazeuse sucrée de type Cola (que je ne nommerai pas à l’antenne)… Il en boit 728 bouteilles de 25cl par an, quand un américain en boit 406 et un français 149…
Oui, je sais ! En terrasse, ce breuvage couleur amarante sait très bien chatouiller nos papilles gustatives et même lacrymales. J’ignore qu’au même moment d’ailleurs j’ingurgite l’équivalent de sept morceaux de sucre, ce qui me condamne dans les dix minutes à vomir d’écœurement, sans la présence d’un zeste d’acide phosphorique… Bref !
Par contre je ne savais pas, plus grave, que pour fabriquer un litre de cette célèbre boisson gazeuse sucrée, il fallait… deux litres d’eau potable.
Et lorsqu’on apprend que les mexicains manquent d’eau, ça fait bizarre ! 12% de la population soit 10 millions d’habitants n’ont pas accès à l’eau potable, et même 35% pour la seule ville de Mexico. Le pire, c’est qu’il n’y a pas pénurie d’eau au Mexique. Seulement une rétention de l’eau douce organisée notamment par ceux qui en ont besoin pour produire la célèbre petite boisson. Voilà qui corrobore l’expertise selon laquelle la planète offre suffisamment d’eau et gratuitement pour six milliards d’être humains. Mais sa répartition inégale, son appropriation par quelques-uns, son gâchis, sa pollution, sa gestion non durable, la sécheresse chronique souvent associée à une pauvreté endémique, continuent d’en faire un enjeu géopolitique vital.
Loin de moi de prétendre que mon petit billet du jour aux allures gazeuses de sombrero mexicain puisse pour autant faire le tour d’un sujet aussi important…

Photo : phoque de Weddell, Antarctique © Samuel Blanc

  1. Un Américain consomme en moyenne 4000 L d’eau par jour.
    Un Ougandais consomme en moyenne 33 L d’eau par jour.
    (Compte-tenu des besoins résidentiels, industriels et agricoles)
    Source (!) OCDE (Les chiffres du Monde).

  2. Je demandais à un homme du désert qui m’avait accompagné quelques jours le message qu’il avait envie de me laisser au moment de nous quitter. Il s’est approché du sol, sur un sable durci par la fraîcheur de la nuit, et il a écrit avec son index et dans sa langue deux mots. Il me les a traduits aussitôt: « l’eau, c’est la vie ».

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