Homo homini lupus est

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Homo homini lupus est

Sentant sa mort prochaine, le vieux loup dit à sa meute :  » Mes loulous chéris ! Avec la femelle Alpha j’ai assuré notre descendance et en exclusivité comme vous le savez, afin d’éviter la surpopulation dont on nous accuse ; évitant même d’engendrer quand la nourriture vient à manquer. Nous avons pris toutes les décisions utiles à la survie de notre meute et ses déplacements nombreux. Ma dernière nuit arrive à pas de loup, c’est la moindre des choses ! Et je vais passer la patte -quand d’autres passent la main- au couple Bêta. Bêta, ce qu’ils ne sont pas d’ailleurs ! Même si chez les hommes on traite de bêta un congénère pour se moquer de lui : au piquet il est un âne, rusé il devient renard, fourbe vipère, et méchant, évidemment il est un loup : Homo homini lupus est (l’homme est un loup pour l’homme). Restez par nature sociables et unis. Chassez pour vous nourrir, jouez comme des gamins. Et si quelqu’un s’exile -nous ne faisons guère mieux que les bipèdes- ce sera pour cause de famine, ou de conflit… Les loups Oméga -derniers dans l’alphabet comme dans la meute- le savent qui devront se battre en serre-file. Méfiez-vous des hommes ! Ils font peur à leurs enfants qui croient qu’on va les manger. Ils voient le loup partout et bientôt plus nombreux que leurs moutons qu’ils ne comptent même plus pour s’endormir. En parlant de moutons, un dernier conseil : allez-y mollo avec eux ! Vous savez bien qu’on ne les attaque pas lorsqu’ils sont conduits –ce qui se fait rare- par un bon berger aux verts pâturages !… » Et c’est là que le vieux s’endormit.

Photo : loup gris, Canada © Samuel Blanc

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