Quelques relents de bouses de vaches au Salon de l’Agriculture suffisent à déclencher ce billet. On ne se refait pas ! J’aime les vaches.
Une étude du Centre de l’Innovation de l’Industrie Laitière aux États-Unis rapportée par « Santé Nature et Innovation » -dont mes recherches laissent à penser que l’information serait fondée- nous apprend qu’un adulte américain sur deux (48% pour être exact) ne sait pas d’où provient le lait chocolaté vendu en bouteille dans les magasins. S’il voit bien que c’est un liquide de couleur brune, il n’a pas la moindre idée de la façon dont on le fabrique. Et 7% d’entre eux -ce qui nous fait quand même 16 millions de personnes !-pensent que ce lait chocolaté sort directement du pis des vaches brunes ! Loin de moi, l’envie de stigmatiser ou me moquer, même si l’étude ajoute qu’un américain sur cinq ignorerait que le hamburger est préparé avec de la viande bovine.

Passé l’instant de sourire, je me prends à réaliser que rares sont nos petits-enfants à avoir des grands-parents à la campagne. Ils n’auront pas l’occasion d’essayer de tirer sur un pis de vache, de marcher dans une bouse, d’aller ramasser les œufs au poulailler, de prendre un petit agneau dans les bras, de voir tuer un lapin, de tenter d’attraper une truite à la main…

Je n’ose même pas le « c’était mieux avant », souvent inexact d’ailleurs. Mais je suis interloqué de cette perte de contact avec la réalité de la nature minérale, végétale, animale… pour ne pas dire humaine. J‘ai peine à sourire lorsque une psychomotricienne à Boulogne-sur-Mer -historiquement premier port de pêche français- raconte que les enfants des écoles dessinent un rectangle quand on leur demande de dessiner un poisson. Rectangle de poisson pané ! Oh ! La vache !

Photo : manchot papou en Géorgie du Sud © Samuel Blanc