Polaris

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Polaris

À l’appareillage pour cette rentrée… Un bateau m’emporte encore qui m’a réservé un présent unique. Ton nom Polaris est déjà une destination, et un morse comme cachet sur ta coque  arborant le bleu et le blanc, annonce la couleur : les glaces sont ton domaine ; suffisamment ramassé sur toi-même pour ne pas obligatoirement les briser, mais les contourner le temps d’un flirt avec elles, sous la conduite experte d’Arthur, ton capitaine.

La mer n’y est pas forcément bleue, les glaces souvent turquoises caressent un ciel gris argenté. Il fait frais, en juin, en ces latitudes arctiques ! La nuit est partie en vacances d’été, pour laisser son tour de garde au jour permanent. Un immense glacier craque au loin, réplique du tonnerre de mon massif alpin et vêle en rendant à l’eau des montagnes de glaces.

Tu m’as gratifié d’heures merveilleuses,  hors du temps, sur le pont à scruter l’horizon pour apercevoir peut-être le maitre des lieux : l’ours blanc, plus polaire que blanc d’ailleurs, impérial dans sa démarche sans fin, métronome déhanché, nez en l’air à flairer qui calmera sa faim. Phoques barbus rieurs, rennes joueurs, renards  et sternes arctiques, morses nonchalants, goéland bourgmestre, guillemots à miroir, mouettes tridactyle, mousses et fleurs vivaces aux couleurs sublimes qui se fraient, à l’énergie, un passage microscopique et que je ne peux citer de peur d’en vexer une seule en troublant une étoile. Jusqu’à ce couple de lagopèdes alpins après lequel j’ai couru des années en vain dans mes montagnes de Chartreuse.

Remercie dans ton sillage les visages amis, l’équipage attentionné et les guides familiers de mon premier grand voyage : Agnès et Samuel. Ils seront encore, tout au long de l’année, la signature photographique de mes billets.

Photo : le Polaris dans les glaces devant le glacier du Roi au Spitzberg © Samuel Blanc

 

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