Quintus dans le chambranle

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Quintus dans le chambranle

 

Il est vrai que je me suis levé du pied gauche… Cela suffirait, dit-on, à mal commencer la journée. Comme tous les gens normaux, je suis droitier ! et donc très gauche avec mon pied gauche ; gauche, à l’origine, se disait « senestre ». Et je vous garantis il n’y a pas plus sinistre, qu’un petit bout d’orteil gauche dans le chambranle d’une porte s’ouvrant à droite.
Quant à savoir si un gaucher qui se lève du bon pied -le droit- se ferait moins mal au « quintus » -nom latin du petit doigt de pied- qu’un droitier qui se lève du pied gauche ! Là, je laisse les philosophes et les podologues prendre leur pied.

En fait, les amis, la faute en revient à ce billet ! Je suis à l’antenne dans quelques heures et il n’est pas prêt que déjà le jour se lève. Si bien qu’au lieu de dormir sur mes deux oreilles, je n’ai dormi que d’un œil. Essayez donc de dormir sur deux oreilles : vous ne fermerez pas l’œil ! Bref !

Alors je préfère me lever, laissant à la lune qui est pleine, le soin d’éclairer la porte qui ne l’est pas… pleine. Petit moment d’inattention, et mon tout petit orteil gauche chéri s’encadre dans le cadre de la porte qui s’chambranle pas mal. Adieu la lune ! Bonjour les étoiles. Une aurore boréale ou australe -question d’hémisphère- explose aussitôt dans mon planisphère cérébral. Ma tête n’a pas supporté que je fasse du pied au chambranle.
Que c’est tristounet un petit appendice prétentieux qui joue à détecter les bas de porte !
« Dieu ! Que le son du cor au pied est triste au fond du bois » écrivait Alfred de Vigny.

Photo : gorfou de Schlegel à l’île Macquarie © Samuel Blanc

 

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